Et si tu lui disais, lui expliquais ?
Quand je lui ai annoncé la mort de l'amant, en décembre dernier,j'ai eu pour toute réponse : j'aimais pas trop votre relation, mais c'était un mec sympa.
En réalité, je ne lui ai jamais parlé de notre relation, ne serait-ce que par respect pour mon homme qui a déjà bien assez de mal à être vu comme un beau-frère ou un beau-fils par ma famille. Elle le connaissait un peu, ne serait-ce parce que c'est lui qui a repeint ses volets à un moment où il acceptait des petits boulots.
Elle l'a croisé à des expos aussi, et quelques fois chez nous.
J'adore ma soeur, mais je n'ai rien à voir avec elle, sa façon de faire, même si on a pas mal de valeurs de base en commun.
Elle va très mal en ce moment. Son deuil est tout frais, et il est intervenu dans une période très particulière de sa vie. Elle est sous anti-dépresseurs depuis des années. Et sa maladie à lui l'a épuisée elle, parce qu'elle a passé cette dernière année presque exclusivement à le soigner. Elle est à bout.
Moi, j'ai du chagrin, mais j'ai tellement pris l'habitude de faire face que je tiens debout dans toute circonstance.
Même quand je vais mal, c'est debout.
Probablement qu'un jour je m'écroulerai. Mais c'est une force pour moi de faire confiance à ma capacité à absorber.
Je suis faite comme ça.
Il n'y a à peu près qu'ici que je m'épanche, parce que ça m'est plus facile par écrit. Et même si parfois vos propos me blessent (je sens bien que je ne suis pas en odeur de sainteté, ici), j'arrive à prendre assez de recul pour y trouver tout de même un bénéfice.
Il y a des critiques négatives qui me donnent l'assurance d'être dans le vrai.