Merci Marie
Mon souci c'est que je pense que nous ne parlons tout simplement pas de la même chose. L'exemple que tu donnes me sembles trop concret et là ça relève de la bêtise de l'ado
Que dis-tu à quelqu'un qui enchaîne relations impossibles sur relations impossibles par exemple? Toi, tu vois bien que ses conquêtes ont toutes quelque chose en commun (qui rappelle à la propre histoire de ton ami(e)) mais lui ou elle ne le voit absolument pas puisque le propre de ces relations est de confirmer une
mauvaise estime de soi et donc souvent l'objet de l'amour n'est qu'un prétexte et remplace le précédent objet : "oui mais là, c'est pas pareil/tu peux pas comprendre/il est pas comme ça avec moi, etc")
Que dire qui servira à quoi que ce soit? Seule la personne elle-même peut creuser. Et parfois cela suffit, parfois il faut un intervenant extérieur (professionnel) pour démêler une pelote souvent dense. Il ne suffit pas non plus de se dire "j'ai été élevée par un père macho donc je suis attirée par les machos qui pourtant me font souffrir comme j'ai souffert de l'attitude de mon père" et de penser que la solution c'est "bon ben j'évite les machos". Parce que c'est pas comme ça que ça marche
D'abord, le coeur a ses raisons que la raison ne connait point, ensuite, le machisme (j'ai pris cet exemple mais ça peut être n'importe quoi d'autre, prenons un cas fréquent chez les hommes : les femmes fragiles, hystériques qu'ils ressentent le besoin de réparer ou protéger) a plusieurs formes, et de choisir quelqu'un qui en serait l'opposé ne serait pas forcément non plus une solution (comment aimer quelqu'un qui va à l'encontre totale de la réparation qu'on cherche à faire d'un schéma d'enfance?). Sans compter que c'est rarement un trait de caractère chez l'autre uniquement qui est responsable, c'est une interrelation, la rencontre de deux névroses en quelque sorte, mais contrairement à une rencontre de deux névroses qui se complètent pour le meilleur, celle-ci est addictive et destructrice.
La seule solution en ce cas, c'est de résoudre le problème que nous avons avec
nous-mêmes et qui nous amènera par la suite à rencontrer quelqu'un, macho ou pas d'ailleurs, mais avec qui on se sentira
bien et à qui on pourra définir des
limites sans avoir l'impression d'agresser ou la peur de perdre si on le fait (et donc de se perdre puisque dans ce type de relation, une large part de notre image de soi tient au lien à l'autre). Et ces limites ne seront ni difficiles à exprimer ni difficiles à entendre parce qu'elles seront
saines. Ca s'appelle l'estime de soi, se vouloir du bien (profondément. Pas en s'achetant une robe ou en mangeant du chocolat
)
Bref: réparer son estime de soi défaillante avant toute chose. Et ça, c'est pas se plaindre
Et on peut conseiller à quelqu'un de voir un psy, on peut l'encourager quand il en prend la décision, mais c'est comme le tabac, l'alcool, les régimes ou toute chose qui force à devoir se regarder en face, ça ne peut venir que d'une envie et d'un besoin profond, intime et personnel.
Et même là, comme dans les arrêts de drogue ou les régimes, plus nombreux sont les gens qui abandonnent que ceux qui vont jusqu'au bout. Quand ça devient une question de
survie (en terme d'émotionnel, d'équilibre ou tout simplement de santé), et seulement là, la personne n'a plus d'autre choix.