Regardais, regarde encore, mais pas n'importe quoi.
Tout comme Hot,
je vais pas regarder pour la 850eme fois une levrette sur le canapé faussement Louis XV d'un chateau Roumain par ce que c'est pornochic et stylish. Ca sent le bidon et si ça marchait très bien sur moi à 20 ou 30 ans, aujourd'hui ça m'emmerde.
Et encore à 20 ans j'étais passé à autre chose.
L'un des problèmes d'être dans l''audiovisuel, c'est que pour qu'un film de luc m'intéresse il faut qu'il ait au moins une intrigue vaguement intéressante, un style dans l'image, ou quelque chose d'authentique.
Les deux premiers je l'es ai trouvés il y a très longtemps dans les films "Latex" et "Shock" de
Michael Ninn (aussi réalisateur d'émissions télé, de pubs, et de clips à ses heures) : une vraie histoire, des partis pris esthétiques, et même des effets spéciaux ne faisant pas cheap.
Hélas le sieur ayant des goûts très limités, je me suis rapidement lassé de voir constamment les mêmes idées mises en scène.
Depuis je n'ai que rarement trouvé mon bonheur dans le porn - bien que continuant à le regarder occasionnellement, seul ou à deux -, voguant au gré d'une envie fugace ici, d'une curiosité amusée là. Mais rien qui retienne vraiment mon intérêt.
Autant Dorcel me navre tellement ça fait clinquant et creux (sans compter l'absence totale d'inventivité), autant un film super léché (cale en bourre inside, si, si) visuellement genre Shock de Michael Ninn ne va pas me faire bander parce que je serai trop occupé à apprécier la technique et les inventions visuelles. Quant au films sans scénario - ces saynettes que l'on trouve un peu partout sur le web - youporn, redtube, j'en passe et des pires - c'est de la consommation de masse. On en trouve pour tous les goûts, toutes les spécialités, mais le pseudo-réel-genre-ça-arrive-à-tes-voisins finit toujours par me laisser froid. Il y a bien un truc ou deux qui me font tiquer sur le coup, mais jamais bien longtemps.
Quelques exceptions notables cependant dans le marasme : les deux films produits par
Lars Von Trier "Constance" et "Pink Prison" réalisés par
Knud Vesterskov, qui sont certes sexuels, mais plus centrés sur la sensualité, et l'imagerie fantasmatique (avec de belles compositions de cadre, et un excellent montage, malgré une musique quelque peu désuète - enfin le pseudo-Enigma sur du cul ça m'a toujours emballé, alors...), et la série des films de
Tony Comstock, qui se situe à la limite du documentaire, filmant de vrais couples non pas en train de "baiser devant la caméra" (merci Lætitia) mais réellement de
faire l'amour.
Bon et voilà que je me suis limite mis à faire un cours de ciné, comme quoi la déformation professionnelle...
Quoi qu'il en soit pour en revenir à la question, oui, je regarde, et sans doute que si la qualité était meilleure (ou soyons juste, correspondait à mes critères) je regarderais plus encore - et là aussi, seul comme à deux.