Au risque de répéter des propos déjà sortis sur ce fil, le jeu n'a dans ma vie sexuelle qu'une place de... Jeu. Evidemment c'est très plaisant de se "mettre en condition", mais l'un dans l'autre, si vous me passez l'expression, le jeu en soi n'est ni une habitude, ni un but - je parle de jeu dans un sens fort, parce que si on présuppose qu'un rien (un clin d'oeil et une allusion) peut être un jeu, on en est pas sortis et là évidemment on peut en voir partout (mais l'art comme la beauté, dit-on, est dans l'oeil de qui les contemple).
Mais je dis vague.
Ou le fais-je ? Quand l'un dit préférer le trip missionnaire et les câlins classiques, et que l'autre met du "jeu" (au sens fort à nouveau : outdoor, pluralisme, bdsm...) dans la majorité de ses ébats, je n'y vois pas vraiment du jeu, mais le quotidien de chacun... Et le quotidien de l'un est l'exceptionnel de l'autre. Alors quand jouent-ils vraiment ? Est-ce que finalement avec une sexualité passablement débridée, le jeu n'est-il pas de "faire sans chichis" ?
Nous sommes tous assez "grands" pour répondre nous-mêmes à ces questions, chacun en fonction de ses propres valeurs.
En ce qui me concerne, le "jeu" occupe une place de satellite dans ma vie amoureuse. Et bien que curieux en général, et toujours désireux d'apprendre de nouvelles choses, il s'est juste trouvé que la majeure partie de mes partenaires se sont montrées plutôt "sages", et que de mon côté je n'ai pas trouvé d'intérêt à multiplier les relations ou à chercher à provoquer à tout prix la réalisation de mes fantasmes.
Le mot étant lâché, répétons-le histoire de, ça ne paie pas de mine (or mine de rien, gisement épuisé). Sans doute nos velléités en termes de jeu sont-elles très liées à notre univers fantasmatique. Vous avez le vôtre, j'ai le mien. Et bien que passant mon temps dans un univers de création et de fantastique (ou peut-être de ce fait, justement), ma réactivité à ces jeux est en général limitée. L'outdoor, le bdsm soft, ok, j'ai trouvé ça sympa, et recommencerai avec plaisir, mais ne trouve aucun intérêt à faire mon quotidien d'une recherche perpétuelle de nouveautés (car d'un côté si on repousse à chaque fois les limites, il n'y en a plus, or ce sont les limites qui excitent en général, et de l'autre faire de l'exceptionnel mon quotidien reviendrait à le dévaluer).
Enfin - je sais, c'est con, mais - en matière de seske, quand on me sort un trip qui me semble un poil incongru - ou tout simplement qui me semble trop éloigné de moi - , ça ne m'excite pas, ça me fait rire.