Savoir soutenir

[Gerrrard]

savoir soutenir ses amis quand ils ne vont pas bien c'est pour moi quelque chose de très important, et c'est à la fois un terrain qui me laisse de grands doutes sur le bien que je leur fais.

Voici ce qui me fait demander de l'aide à vous autres chères Nuts:
mon ex de 19 ans et moi avons établi que nous seront toujours des amis, même plus que ça avec les moments qu'on a vécu. Elle me quitte donc en Février dernier, (à l'époque où elle prenait 8 cachets d'anxiolytiques par jour) et commence une nouvelle histoire avec quelqu'un qu'elle a rencontré 4 jours après dans le bar où elle travaille comme serveuse.
En quatre mois je l'appelle deux fois, nos appels sont toujours très courts mais sympas, elle me dira même que "ça m'a fait plaisir d'entendre ta voix". Ensuite, je la laisse sans nouvelles, et puis la voci qui passe sur MSN en coup de vent en Septembre il y a quelques jours.
Elle m'apprend qu'elle est enceinte et que même si c'était un accident, elle veut le garder, que ses deux parents sont pas du tout pour et qu'elle ferait bien mieux d'avorter.
La connaissant, pas capable de s'occuper d'elle même, prise de préceptes moraux qui mettent l'apparence plus haut que la valeur de la vie, et maladroite comme tout...
j'évite de lui dire que le mieux à faire serait d'avorter, pour elle tout comme pour son enfant.

J'apprends ensuite par un ami avec qui elle a passé un après midi qu'il ne l'avait jamais vue aussi mal qu'en ce moment, et qu'elle s'était mise à fumer parce que son copain fume.
Cet ami m'a dit qu'il vallait mieux la soutenir quel que soit son choix et en gros lui faire savoir qu'on sera là quand elle ira mal, même si elle, n'est pas là quand nous on va mal. Lui aussi a été choqué de voir qu'elle fumait, une autre amie m'a dit qu'elle lui avait dit qu'elle arrêtait de fumer pendant la grossesse. Mais que mon ami l'ait vue fumer me laisse très perplexe.

Alors je téléphone à la fille en question, et j'étais parti avec la conviction de faire quelque chose de bien en lui disant que je soutenais son choix, en quelques secondes je peux entendre combien elle est à côté de la plaque, et combien elle n'a pas la politesse de me demander des nouvelles. Ses phrases me répondent après un vide de 2 secondes. Elle me répond même que "ben heureusement que je la soutiens parce que si c'est pour lui en mettre plein la gueule c'est pas la peine.
élève-t-on un enfant juste parce qu'on en a envie ?

Alors je me suis demandé si elle avait vraiment arrêté ses cachets qui la foutent dans un état second.
Alors en lui ayant dit que je la soutenais parce que de là où je suis c'est tout ce que je peux faire, je me demande si je ne lui ai pas tout simplement demandé de foncer dans un mur.

[Jaya]

Est-ce que savoir soutenir l'Autre, ses amis.. n'est pas aussi leur dire ce que l'on pense intimement ?
Il ne faudrait pas que tu regrettes tes mots envers elle, juste parce qu'ils sont ceux qu'elle voulait entendre...

 

[Camille]

Elle a ses choix de vie à faire et ses murs à prendre. Tu n'y peux rien.
Par contre si tu veux arriver à être plus clair, tu peux toujours lui faire un mail en lui expliquant que toi tu penses qu'elle n'est pas prête mais que tu seras toujours là quelque soit ses choix de vie.

Ceci dit être toujours là pour quelqu'un de malade psychologiquement c'est un sacerdoces qui bouffe. Tu as le droit de te protéger.

[big]

soutenir n'est pas cautionner tout

soutenir n'empeche pas le conseil

soutenir c'est une partie de l'amour que j'ai pour mes ami(e)s et si je pense qu'il va dans le mur, je lui dirais...peut etre pas frontalement mais je lui ferais prendre conscience des risques...

[Hotllywood]

Pas mieux que les gens au dessus.

Par contre on dirait que tu te spécialises dans les malades? 

[Gerrrard]

heh, mais non, c'est juste celle là qui est comme ça 
J'ai déjà bien causé avec d'autres amis NORMAUX et ça leur a fait du bien autant qu'à moi.

Enfin là jme suis fresque fait engueluer parce que je voulais dire ce que j'en pensais au lieu de ce qu'il conviendrait de dire.

[Hotllywood]

Enfin là jme suis fresque fait engueluer parce que je voulais dire ce que j'en pensais au lieu de ce qu'il conviendrait de dire.

Et encore c'est qu'un début... crois en mon expérience 

[Camille]

Et encore c'est qu'un début... crois en mon expérience 

 

[Dr. Drop]

Pas grand chose de mieux à dire qu'au-dessus, ne serait-ce que ça en fera un d'accord en plus...
Aimer et être là pour les gens, c'est aussi accepter la responsabilité de leur dire la vérité, parce que si on tient à eux, on la leur doit. Après reste aussi à voir si elle est à même d'entendre tes propos - vous vous êtes séparés dans des circonstances particulières (cf les médocs qu'elle prenait), et si vous ne vous êtes beaucoup parlé depuis, votre rapport a peu de chances d'avoir réellement changé. Hélas, deux appels de quelques minutes en des mois ne suffisent pas à établir un nouveau rapport. 
De plus, peut-être n'es-tu pas la personne indiquée pour lui mettre la vérité en face, auquel cas si tu lui dis tout cash, elle risquerait une réaction violente et contraire...
As-tu encore des rapports avec d'autres amis communs, ses parents, etc... ? Peut-être faudrait-il y aler doucement, mais à plusieurs ?
Et là encore, que tu lui dises la vérité ou la confortes dans ses choix, souviens-toi que quelle que soit l'issue, tu te souviendras toujours des choix que tu auras fait... Et à ce point de vue, n'oublie pas de penser à toi aussi.
Good Luck.

[Nana]

pas mieux que les autres : soutenir ce n'est pas adhérer systématiquement à 100 % des idées de l'autre.

Mais parfois soutenir c'est regarder l'autre tomber en vélo alors qu'on a prévenu que la roue était vrillée, seulement chacun à besoin de faire ses propres expériences pour comprendre, alors on soutient après la chute.

[Camille]

Oui mais bon faut vraiment être sur que l'autre se trompe, personne ne détiens LA vérité à chacun sa route.

[Dr. Drop]

Mais parfois soutenir c'est regarder l'autre tomber en vélo alors qu'on a prévenu que la roue était vrillée, seulement chacun à besoin de faire ses propres expériences pour comprendre, alors on soutient après la chute.

D'un autre côté, quand la "chute" c'est avoir un môme sous anxio, on peut comprendre la volonté de faire quelque chose...

Oui mais bon faut vraiment être sur que l'autre se trompe, personne ne détiens LA vérité à chacun sa route.

Certes, pour lui faire la morale, mais c'est aussi pour cela que le dialogue existe : parce que si on ne détient pas LA vérité, au moins on peut faire part de ses inquiétudes - ne serait-ce que pour se faire rassurer par l'autre...

[vette]

Tant que c'est pas toi le père ......

Sérieusement, s'il est une décision qu'on prend seule, en derniers recours, c'est bien celle de faire ou pas un gosse.
C'est très triste, mais elle ne sera pas la première à faire un enfant pour de mauvaises raisons.

Rien de ce qu'on pourra lui dire ne changera rien. Et  je pense qu'en effet, en tant qu'ami, tu peux juste lui apporter ton soutien solidaire quel que soit le choix qu'elle aura fait.
Ce qui ne t'empêche en rien de donner ton point de vue, même si elle ne te le demande pas.

[Dr. Drop]

 
Pas mieux.

[Gerrrard]

suite de l'épisode:

J'ai un ami qui est allé la voir (et d'autres gens dans la région Lyonnaise) parce qu'il a 3 semaines de vacances.
Il m'a rapporté qu'elle avait trouvé mon appel prétecieux parce que je lui avais dit "quelque soit ta décision je te soutiens." Je pensais être rassurant en lui disant ça, parce que bon, comme un con j'aimerais qu'elle soit heureuse. mais après elle m'a répondu:

"-ben heureusement, parce que si c'est pour m'en mettre plein la gueule c'est pas la peine"
J'ai pensé à lui demander si elle fumait pendant sa grossesse, mais je me suis ravisé en pensant que ça ne lui ferait pas plaisir et dans un élan de confusion qui se voulait rassurant je lui ai dit.
"...je ne t'en voudrai pas".
"-t'as pas le père tu sais" j'ai trouvé ça bizarre qu'elle me dise ça, "je sais bien" lui répondis-je en riant.
je lui ai demandé si elle avait repris la danse "ouais on rattaque" répondit elle légèrement rieuse.

Ensuite, après deux secondes de blanc, (merci skype...?) voyant qu'elle n'était pas disposée à discuter et que visiblement ça la faisait chier, ou alors qu'elle était dans le gaz, je lui dis que j'allais la laisser, et elle dit "merci pour ton appel".

Et aujourdhui, mon ami m'apprend qu'elle a ajouté qu'elle n'aimait pas ma manière d'agir et de parler, qu'elle voulait pas en savoir plus sur moi et que mon appel ne lui avait pas fait plaisir. et ça me troue le cul, moi qui voulais juste lui apporter mon soutien et qui m'inquiétais pour elle voilà ce qu'elle en a compris.