L'amant

[vette]

Je ne sais pas si ça va durer, Lise. Et à vrai dire, je n'y pense pas. Là, je savoure.
Demain sera un autre jour.

[Lise]

Je ne sais pas si ça va durer, Lise. Et à vrai dire, je n'y pense pas. Là, je savoure.
Demain sera un autre jour.

[Dragonne]

Comme quoi, c'est un mec qui se bouge s'il pense qu'il va perdre ce a quoi il tient...

[lenita]

lu 

[vette]

J'ai ressorti ce vieux truc, parce que j'avais envie/besoin de voir le chemin parcouru depuis, et surtout me rappeler ce que je pensais il y a presque deux ans.

Triste constat.

Depuis, j'ai perdu deux amis.

L'amant, tout d'abord, qui n'en est plus un, quoi qu'il en dise.
Il me faut un temps infini pour réagir.
Parenthèse - je sais pourquoi. Quand quelque chose m'atteint vraiment, je n'arrive à gérer l'émotion qu'en la mettant de côté. Sinon, elle me submerge. Je la berce comme un enfant malade, je l'apprivoise.
Je réagis à peine maintenant à sa scène qui l'a faché avec mon homme. J'aimais leur amitié, et la nôtre. C'était un des points forts de ma vie, un truc qui faisait vraiment partie de mes valeurs.
J'ai toujours admiré les amitiés masculines. Et du coup, aimé les hommes qui en étaient capables.
Quand je pense au lien qui les unissait et à ce qu'il en a fait, j'ai envie de vomir.
Depuis quelques jours, je vis avec cette nausée permanente.
Il dit qu'en ce qui me concerne, il est toujours mon ami, qu'il y tient. Comme il tient à nos ''spécificités sexuelles'' (je cite).
Je n'arrive plus à le croire.
D'aucuns ici, m'ont parlé de jalousie, parce qu'il en a une nouvelle. J'y ai réfléchi, en toute honnêteté.
Non, je n'arrive pas à en être jalouse.
Notre relation n'avait rien à voir avec ça.
Et puis, et surtout, vu mon parcours, j'ai fait le tour de la jalousie. J'ai failli en crever il y a dix ans, ça m'a vaccinée.
Non, c'est plutôt le sentiment d'avoir été utilisée. Moi, et aussi mon homme.
Quand il allait mal, nous étions sa famille. Et là, il nous a reniés tous les deux.
Faché avec mon homme, alors que quelques semaines avant il lui avait écrit une superbe chanson d'anniversaire où il lui disait tout le bien qu'il pensait de lui.
Aux abonnés absents avec moi, sans même prendre de nouvelles,  alors qu'il y a quinze jours, il me disait à quel point il avait envie de moi.

J'ai perdu une amie aussi, ou plutôt quelqu'un que je croyais être une amie. Je m'aperçois à quel point je m'étais trompée sur son compte.
Je n'en parlerai pas ici, ce n'est pas le lieu.
Là aussi, j'en garde un grand sentiment d'amertume.

Je sais donc que je dois tourner une page de ma vie. Ce n'est pas tant la perte des personnes, mais la perte de mes valeurs fondamentales qui vont m'obliger à me reconstruire autrement, et en profondeur.

J'ai entamé le chantier. Il y a du boulot.

[louanne]

bon courage ma belle le temps soignera tes blessures

[Nana]

bon courage fillotte 

[Hotllywood]

Lu, mais je ne sais pas ce qu'on peut répondre à ça.

[Camille]

D'abord garde toujours en tête qu'en face de toi tu as un schizophrène qui a rapport aux sentiments complètement irrationnel. Je ne sais pas comment tu as fait pour supporter cet incroyable (et le mot et faible) égocentrique toutes ses années.
A mon humble avis c'est une question centrale, pourquoi lui, pourquoi ce fou ?

Et non tes valeurs fondamentales ne sont pas mortes parce que des personnes vous quitte. Il s'agit d'évolution avec cette personne et votre parcours commun, tout à chacun à le droit de changer de route, une amitié n'a pas être une prison.

Je ne peux pas m'empêcher de faire le parallèle avec des parents quand je regarde votre façon de fonctionner.
Vos amis, un par un, vous les choisissez, les chouchoutez pour qu'ils en deviennent dépendant (comme un enfant) Vous vous placez en "tout puissant" qui aide, qui ouvre le chemin, qui porte, qui protège, qui initie, très rarement vous acceptez d'être aidé, très rarement vous acceptez d'être invité. Quand ca arrive le malaise est perceptible.
Pis un jour votre bébé fait sa crise d'adolescence, étouffé il s'en va. Quelques uns ayant grandi repassent à la maison vous dire bonjour.

Vos chemins se sont croisé parce que les manques et attentes de chacun se son nourri l'un l'autre mais forcement on grandi.

Je trouve ta dernière phrase très juste, te reconstruire et en profondeur, changer pour ne pas reproduire éternellement les même schemas. Mais je pense que sissou doit s'y mettre aussi parce qu'il s'agit pas que de toi mais d'un fonctionnement de couple.
Vous devez trouver un nouvel équilibre ensemble, hors de vos éternels trio, ou pas, à vous deux de choisir.

Bon cheminement  

[vette]

Il n'est pas schizo, il est bipolaire.
Nous ne sommes pas allé le chercher chez lui pour lui proposer de lui donner, c'est lui qui est venu demander, encore et encore.
En celà tu as raison, ni mon homme ni moi ne savons dire non à un ami, quitte à en oublier notre essentiel.

C'est bien celà que je veux changer.

Ce n'est pourtant pas le cas avec nos autres amis. La plupart ne sont pas en demande de maternage/paternage et nous donnent beaucoup. Et c'est tant mieux, parce que, en tout cas en ce qui me concerne, je sais aussi recevoir.

L'échange, c'est une question d'équilibre. On ne peut donner qu'à qui veut recevoir. Donner à n'importe quel prix, ce n'est pas mon truc.

Il est évident que quand on sait donner, on attire les gens en demande. Question de complémentarité.
Pour moi, ce n'est pas un problème.
L'équilibre serait qu'une réciprocité existe. C'est le cas par exemple avec mes amis de Marseille. Chacun donne et reçoit, et ça va très bien comme ça.
Mais pour moi, l'amitié ne se mesure pas en termes de besoin, mais d'envies. On s'aime même quand on n'a besoin de rien et on partage aussi tout ce qui va bien.

[Camille]

.
En celà tu as raison, ni mon homme ni moi ne savons dire non à un ami, quitte à en oublier notre essentiel.

Je ne pense pas que c'est oublier votre essentiel, c'est au contraire le nourrir.

[vette]

Je reviens à la comparaison avec les parents.
Il est un temps pour recevoir de ses parents, un temps pour partager avec eux les bons moments, un temps pour s'occuper d'eux.
Avec les amis, c'est un peu pareil.
Quand mon fils s'est retrouvé dans la merde, et moi avec, j'ai bien vu qui était là et qui me fuyait.
Tout égoiste qu'il soit, l'amant a été là.
Il m'a même accompagnée plusieurs fois pour pas que je fasse la route seule quand je n'allais pas bien. Il m'attendait dehors en dessinant.
Il y a eu des moments où je l'ai materné, d'autres où c'est lui qui m'a assistée.
Il m'a aussi, ces derniers temps, très bien reçue chez lui, cuisiné de bons plats.

Ce n'est pas de cet ordre là.
Je comprends qu'il soit moins disponible aujourd'hui. Je n'arrive par contre pas à avaler son silence radio, le fait qu'il ne se connecte plus sur msn, comme s'il me fuyait.
Pourtant, il sait très bien que je ne le ferai pas chier. On en a parlé, et il m'a dit qu'il me trouvait magnifique dans ma manière de réagir, que j'étais excessivement conséquente entre mes paroles et mes actes, et qu'il était épaté de voir les ressources que j'avais.
Qu'il me remerciait aussi pour ma discrétion.

Ok, je veux bien. Mais alors pourquoi il se planque ?

[Camille]

Quand mon fils s'est retrouvé dans la merde, et moi avec, j'ai bien vu qui était là et qui me fuyait.

Avec moi tu as commencer par fuir, refuser de dire ce qui ce passait et refuser l'aide.

[Jaya]

tout lu, Vette.. 

Ok, je veux bien. Mais alors pourquoi il se planque ?

est-ce qu'il ne ressent pas le besoin de se sentir moins "dépendant" de votre relation ?
c'est peut-être sa façon à lui de cheminer autrement, du moins au début..

[vette]

Avec moi tu as commencer par fuir, refuser de dire ce qui ce passait et refuser l'aide.