Alors, oui, rares sont les jeunes papas qui assurent leur part de paternité sans problème.
Et les "nouveaux" papas, modernes et tout ça, ils en font juste un peu plus ..... Et oui, on a les hormones perturbées, le sommeil en pointillé, la fatigue envahissante.
C'est quoi ça? Une attaque en règle pour dire "oh ils en font juste un peu plus, histoire de se donner bonne conscience"?? Si c'est ça, je vais devenir
Mais aussi la colère de ne pas sentir plus de solidarité, plus d'investissement de la part de l'autre.
Et puis aussi, et peut-être surtout :
La venue d'un enfant, ça vous change un homme au moins autant que ça vous change une femme.
Monsieur se sent exclu à plusieurs titres. D'abord, il n'a pas été enceint, lui. Et il n'a pas accouché, lui. Sa part de responsabilité dans la gestation et la naissance reste toute théorique. Pour peu que madame allaite, il n'a même pas sa part dans ce qui fait grandir l'enfant.
J'ai retourné des dizaines de fois tout ça dans tous les sens quand on attendait notre bébé, et quand il est venu au monde. Ben rien à faire, je n'arrive pas à me sentir exclu (J'vous l'avais dit que j'étais pas normal!). Je me sentirais exclu si c'était volontaire, genre la maman qui dit "laisse, je vais faire, tu fais pas bien". Parce que les contraintes exogènes, bah... ça fait partie de la vie! Evidemment je n'ai pas été enceint, évidemment je n'ai pas accouché, parce que je suis un homme et c'est pas possible!
Je bondis un peu plus sur la phrase que j'ai mise en gras, parce que, pour militer en faveur de l'allaitement maternel, désolé, mais ce qui fait grandir un enfant, ça n'est pas que le tas de calories et de nutriments que tu lui fous dans le bec (je schématise outrancièrement). L'allaitement c'est deux choses indissociables: un, le côté organique, alimentaire. Que ça soit l'un ou l'autre qui l'alimente, pour moi, je ramène ça au même niveau que les couches à changer (d'ailleurs, on peut toujours donner au biberon du lait maternel recueilli via un tire-lait). Deux, le côté affectif. C'est un lien unique, privilégié entre l'enfant et sa mère. Et ça, c'est tout bénef pour les deux. Alors moi, le papa, j'ai un rôle là-dedans. Si si. Mettre en place les meilleurs conditions pour ça, veiller sur ces moments privilégiés, dégager les gêneurs, avoir un rôle de "bulle protectrice".
Et la présence et l'action du père pendant l'allaitement sont des éléments pour faire grandir l'enfant, le faire grandir pas seulement au sens organique mais aussi au sens affectif.
La plupart du temps, il a un coup de panique, parce qu'il se dit que désormais il a sur les épaules le poids d'une famille. Il se sent investi d'une mission qui le dépasse un peu. La responsabilité lui parait lourde. Alors soit il s'envoie à donf dans le travail, veut faire carrière, et du coup vous laisse assumer tout le reste toute seule, soit il se débine, soit un peu des deux mélangés.
C'est une généralisation à bloc ça. Oui certes j'ai bien plus conscience de la responsabilité que j'ai (surtout dans mon cas où je suis le seul à bosser) envers notre enfant. Oui je suis peut-être un peu plus prudent dans mes choix et mes actions, car je rajoute une couche de responsabilité. Mais:
- je ne fais pas passer ma carrière avant ma famille.
- je mets même les bouchées doubles dans tout le reste, y compris les tâches ménagères et la gestion du quotidien.
Et puis aussi, monsieur est jaloux. Qu'il l'avoue ou pas, il a du mal à supporter de devoir passer un temps, même bref, au second plan.
Ma femme n'a jamais été une mère de substitution pour moi. Je ne peux pas être jaloux de notre fils, vu qu'il a sa place et que je ne considère pas qu'il me pique la mienne.
C'est généralement le moment où il est le plus demandeur. Il a besoin de preuves d'amour. Que ce soit dans le sexe, ou dans l'attention qu'on lui porte.
Bien souvent, il retombe un peu en enfance, et il demande à la mère de son enfant de lui porter l'attention que lui portait sa propre mère, et l'attention qu'elle porte à leur enfant.
Bref, tout ça pour dire que monsieur est perturbé, que lui aussi il vit plein de sentiments contradictoires, et que ça lui est bien plus facile de mettre le tout sur le dos de l'autre que de se poser les bonnes questions, et surtout de trouver les bonnes réponses.
Alors là, encore une fois je dois être un extra-terrestre, car je ne me retrouver absolument pas là-dedans.
C'est quoi dans une vie quelques mois de changements dans nos préférences sexuelles ?
Ca passe beaucoup plus vite qu'on ne le pense. Et quand on tient bon, quand on se parle, quand on s'écoute, eh bien on se retrouve, on se reconstruit autrement, on évolue ensemble.
Il faut peut-être arrêter de rêver à une vie idéale, une relation idéale. Et savoir faire front ensemble, devant les difficultés passagères.
D'accord et pas d'accord. La relation évolue, change, bah voui, on est trois (enfin, quatre pour lénita
) et plus deux. Mais je n'appellerais pas ça des difficultés passagères. Juste un temps d'adaptation pour trouver un nouveau rythme, un nouveau souffle, une nouvelle respiration du couple, une nouvelle façon de vivre son couple.