Bon.
Là je vais poser une partie de mon expérience sur le sujet et c'est un peu flou encore dans ma tête donc pardonnez moi si ce post l'est aussi.
(Voyez, ça s'arrête jamais )J’ai épuisé bon nombre de personnes. Dont moi.
et puis il y a ceux qui sont en mal de reconnaissance et vampires, mais pour lesquels tu sens que le fond est bon, avec un vieux truc qui au fond de toi te crie peut etre que je suis salaud
Je pense raisonnablement me situer dans ceux-ci.
Mon besoin de reconnaissance était la traduction d’une peur de l’abandon.
Et oui un bon fond parce que je n’ai jamais eu l’intention de manipuler qui que ce soit.
Pour expliquer un peu mon état d’esprit de l’époque : je ne me donnais pas le droit d’aller mal. Du moins je ne m’autorisais pas à le montrer parce dans les troupeaux, on abandonne les plus faibles pour avancer plus vite.
Je sous estimais toutes mes capacités (physiques, intellectuelles, pros, sexuelles…)
Paradoxalement je saisissais toutes les occasions pour me faire plaindre, une bonne manière d’attirer les compliments qui nourrissent un égo un peu en chantier.
J’avais constamment besoin de preuve d’amour, amicales ou pas.
Besoin d’être rassurée, tout le temps.
Si je pouvais pas être aimée, je crois même que ça allait jusqu’au besoin d’être détestée, parce qu’être détestée c’est aussi
exister un peu.
La principale manifestation de ce mal être (parce que oui j’étais malheureuse) : de fréquentes crises de colère inexpliquées, qui apparaissaient sans raison apparente.
Parce qu’à force de tout garder, ça pète un peu n’importe quand et sous n’importe quel prétexte.
Le moindre petit truc était propice à allumer le gaz et quand je me sentais partir, la colère prenait le contrôle, s’emballait et peu importe ce que je pouvais lire ou entendre, je n’avais qu’un but, aller au clash.
Je pétais un plomb quoi. Pas à moitié, en général.
Le après était le plus dur à gérer. La honte de m’être emportée de la sorte, d’avoir perdu le contrôle.
Je m’en voulais à mort. Du coup ça m’énervait et nourrissait les colères futures.
J’étais une gamine de 25 ans incapable de gérer ou d’expliquer ses émotions et ressentis.
Après je boudais, j’espérais qu’on vienne me chercher, j’en voulais à la terre entière.
Je me sentais mal, je savais que j’étais fautive mais c’était forcément les autres qui m’en voulaient, parce qu’il m’aimaient pas, parce que j’étais pas essentielle, parce qu’ils étaient mieux sans moi apparemment.
Parano...
Puis parfois je me rendais compte que certains avaient raison, que je m’étais vraiment emportée pour rien… Mais difficile de revenir en arrière, obligée de rester sur mes positions.
La plupart n’osaient plus rien me dire après avoir assisté à quelques une de ces scènes. Parce que ça donne pas envie, faut le dire.
Et ceux qui restaient, je leur en voulait aussi, parce qu’ils m’en donnait jamais assez.
Aujourd’hui je me vois comme une sorte de tique qui s’accrochait jusqu’à sucer tout l’amour qu’on pouvait me donner. L’arracher, d’une manière ou d’une autre.
<Petite parenthèse>
Internet m’a bien aidée à souffler sur les braises.
Un jour j’ai croisé un groupe de gens qui m’a ouvert un univers de possibles.
J’avais devant moi un monde qui m’offrait des possibilités fantastiques de socialisation, de cul, d’amûr.
Je pouvais me livrer sans honte, je pouvais même dire quand j’étais faible, je pouvais baiser quand je voulais…
Tout ce dont j’avais besoin pour nourrir mon égo un peu trop gourmand.
Un peu trop gourmand parce que je me sous estimais, et sans nourriture perpétuelle, je me sentais pas bien. Quand on y a gouté hin…
Je me sentais changer, j’apprenais des femmes que je croisais, elles m’impressionnaient.
Je me suis plongée à corps perdu là dedans.
Sauf que les colères n’ont pas disparues, au contraire.
Plus fréquentes et plus intenses.
J’avais changé de référentiel de possibles et pourtant, je n’étais pas satisfaite.
Un changement trop rapide. Moi qui me sous estimais tout le temps, je me suis pris en pleine gueule de quoi je pouvais être capable, ce que j'avais le droit de vivre.
Et ça fait peur. Parce qu’on se sent changer sans trop savoir où on va, parce qu’on en a grave envie mais qu’on ose pas, parce qu’on sent qu’il faut pas se rater.
J’étais incapable de gérer le bouillonnement que tout ça créait en moi.
</Pas si petite parenthèse>
Et puis un jour, l’électrochoc.
Une copine me regardait piquer une énième colère, en train de crier et de pleurer dans la rue.
Elle me regardait et elle… rigolait.
Elle - Mais qu’est ce que tu fais…
Moi - Je t’emmerde !!
Elle -
Moi -
Elle -
Moi - ...
On en a beaucoup parlé après.
Elle avait tout compris et a mis des mots sur ce que je ne savais pas définir.
Je pouvais exister sans ces colères. Juste par moi-même. Parce que je suis quelqu’un de bien.
Je suis une femme parmis les femmes, je suis juste… comme je suis. Mes qualités, mes défauts. Ce que j’aime, ce que j’aime pas.
Le problème, la cause de tout ça était que je ne savais pas
qui est winy.
Je pensais me comparer aux autres alors que je ne faisais que les imiter.
Il allait falloir que j’apprenne à
ME connaître,
ME définir.
Mais pour ça, le travail allait être long.
J’y ai mis des kilos de recul, j’ai analysé chacune de mes colères, j’ai appris à dire
je sais pas, je comprends pas. J’ai appris à demander un éclaircissement, à relire si je sentais qu’une chose dite ne passait pas.
J’ai surtout appris à dire les choses.
Non, ça ne me plait pas parce que… et pas à claquer une gueulante à chaque fois.
J'ai
écouté les autres me dire des choses pas forcément agréables. Parce que je les savais bienveillants. Je leur ai fait confiance, j'ai eu raison.
Tout ça m’a amenée à savoir me contrôler.
Je pique encore quelques colères parce que j’ai un caractère de merde mais elles sont justifiées en général et je la sors tout de suite.
De par mon expérience, je ne vois rien d’autre que le recul et l’aide des proches pour y voir plus clair.
Dans ce schéma, ils sont en général plus clairvoyants sur nous même, car pas aveuglés par notre marasme d’émotions.
Quand quelqu’un qui nous connaît bien nous dit
y’a un problème, il est bon d’au moins l’écouter.