Un petit récit avant de partir en week end totalement imaginaire sur la fessée (oui je sais encore). Je n'étais pas encore passé de l'autre côté du miroir.
Cela faisait un moment qu’on se connaissait. Tu étais toujours là. Tu as tout partagé avec moi. Tu me connaissais bien mieux que je ne me connaissais. Mes premières amitiés, mes premiers amours, mes premiers examens, mes premiers chagrins. Tu étais là pour toutes mes premières fois.
Pourtant, ce n’est pas avec toi que je vivais ces expériences. Je te les racontais, je les enjolivais parfois ou tout du moins j’essayais. Malgré moi, tu m’obligeais à te dire la vérité. Je n’ai jamais compris comment tu arrivais à faire en sorte d’être franche avec toi mais surtout avec moi-même.
Moi, qui tentais par tous les moyens, de détruire les amitiés qui m’entouraient. Je ne me laissais pas approcher. Dès qu’une personne était trop proche de moi, je me mettais à être injuste, j’appuyais là où ça faisait mal. Bien souvent je me retrouvais seule.
Toi, tu es resté. Pourquoi
D’un mot, d’un geste, d’un regard, tu me faisais comprendre que j’allais trop loin. Et je t’écoutais. Parfois bien sur je tentais plus. Je lançais quelques remarques incisives. Nos regards se croisaient. Je m’excusai.
Ce jour là, j’ai débarqué chez toi à l’improviste. C’était dans mes habitudes. Je sonne, tu m’ouvres, je me jette dans tes bras. Doucement, tu m’entraînes sur le canapé. Tu m’assois sur tes genoux. Tes mains caressent mes cheveux, mon dos. Je suis bien. Je me calme. Pendant tout ce temps, nous sommes restés silencieux.
Tu attends que je parle, que je m’explique. Mais ce soir, je ne veux pas. Et puis soudain, je sens la colère montée. Comme ça pour un rien. Je t’en veux d’être toujours là pour moi. Je te le dis. Je te demande pourquoi tu me supportes. Tu me dis que tu m’aimes. Je ne te crois pas, je ne veux pas te croire. Je m’emporte. Comment peux tu aimer une fille comme moi ? Je change d’humeur d’un instant à l’autre. Je ne te donne rien. Je ne fais que prendre ton énergie.
Ce n’est pas la première fois que je fais ce genre de scène. Mais aujourd’hui, tu ne réagis pas comme d’habitude. Tu commences par me secouer. Par trop fort mais je suis abasourdie car tu ne l’avais jamais fait. A ce moment là tu me demandes de t’écouter attentivement. Je ne peux qu’hocher la tête.
Nous sommes toujours debout. Tes doigts serrent mes épaules. Je vois que tu es en colère. Mais pas seulement. Je ne comprends pas mais je vois aussi de la tristesse dans ton regard.
Tu m’expliques calmement, avec un soupçon de reproche dans la voix, que tu en as marre de me voir me dévaloriser ainsi. Tu dois arrêter de douter toujours de toi. Tu te comportes comme une enfant qui a besoin de l’approbation des adultes. Mais là, c’est trop tu dépasses les bornes. Alors puisque tu continues à te conduire comme une gamine. Je vais te traiter comme telle.
Tu t’assois sur le canapé. Déséquilibrée, je tombe en travers de tes genoux. J’entends que tu vas commencer la fessée. Mais je ne comprends pas le sens de cette phrase. Une première claque tombe. Je lâche un petit aïe. Tu enchaînes avec deux autres claques.
Et là ce n’est pas seulement tes claques qui me font mal mais aussi tes reproches.
Tu es capable de prendre des décisions par toi-même.
Une dizaine de claques tombent sur mon pantalon.
Et je sais aussi que tu es aussi capable de les assumer.
Une quinzaine de claques sèches sur le bas des fesses me firent gémir.
Et puis plus rien : plus de reproches ni de claques.
D’une voix autoritaire, tu m’enjoins de me lever. Je n’ai pas envie de discuter. Je t’obéis. Je reste à côté de toi, tête basse.
Je vois ta main se diriger vers moi. Tu dégrafes mon pantalon. Tu le baisses jusqu’aux chevilles. Je n’ai pas fais un geste ni dis un mot pour t’en empêcher.
Tu me rallonges sur les genoux.
Et là les claques s’enchaînent. Sur ma fesse gauche, celle de droite, en haut en bas au milieu et tu continues. Je ne peux plus suivre, je commence à gigoter.
Je sens ton bras gauche se resserrer autour de ma taille. Mais la droite continue son œuvre.
Pour autant les reproches n’ont pas cessés. Ca me fait mal parce que je sais que tu as raison.
Tu viens à nouveau de faire une pause. Je sens tes doigts s’insinuer sous l’élastique de ma culotte. Je tente de m’interposer. Tu m’ordonnes de remettre ma main à sa place. Une nouvelle fois je t’obéis. Ma culotte se retrouve à son tour autour de mes chevilles.
Rien ne se passe. Je n’ose pas bouger.
Tu caresses mes fesses. Doucement, tu me redis ton amour. Tu m’expliques à quel point tu aimes nos discutions, nos fous rires. Tu me rappelles que moi aussi j’étais présente dans les coups durs de la vie. Quand toi aussi tu ne savais plus que faire de ta vie. Que j’étais là pour te redynamiser. Tu me demandes si je souviens des matins où je débarquais à l’aube pour qu’on se fasse une journée à la mer. Où encore de ces jours que je passais près de toi pour que tu fasses tes cv et autres lettres de motivations…
Tu continues tes caresses. Mais le silence est revenu. Nous sommes plongés dans nos souvenirs.
Une rafale de claques vient de s’abattre sur mes fesses. Je suis tellement surprise que je hurle et que je me débats.
Tu ne t’arrêtes plus, tu y mets toutes des forces, toute ta colère aussi.
Alors parce que je comprends à quel point j’ai été injuste avec toi. Avec moi aussi. J’accepte.
Je continue à endurer cette fessée. Je craque et je pleure. Je pleure comme jamais je n’ai pleuré.
Je pleure mais tu ne t’arrêtes pas.
Et puis la fatigue vient. Mes sanglots se font plus espacés. Ta main se calme. Tout s’arrête.
Je reste allongée sur tes genoux encore quelques minutes. Tu ne me tiens plus. Doucement je me lève. Toi aussi. Un mot franchis mes lèvres : Pardon. Tu me serres dans tes bras. Tu m’embrasses et tu m’emportes dans ton lit.
Délicatement tu m’allonges sur le ventre. Tu t’installes près de moi. Doucement je pose ma tête contre ton torse. Tu m’enlaces. Je suis bien. Je m’endors.
Ce jour là il ne s’est rien passé de plus. Mais ce jour là tout a changé aussi.